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BRUNO CATALANO
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Bruno Catalano

Artiste des Voyageurs, Bruno Catalano fait escale de visage en visage le temps d’une sculpture, cherchant à saisir en chacun de ses modèles le bagage singulier qu’il transporte avec lui. La série devenue emblématique et qu’il poursuit encore aujourd’hui a commencé en 1995 comme le point de résolution d’une épopée familiale et le nouveau départ d’une aventure artistique.

Quand il est né au Maroc en 1960, il était déjà le fruit de différents périples. Sa famille, d’origine franco-italienne, aurait des ancêtres Juifs chassés d’Espagne au XVème siècle et réfugiés en Sicile avant de s’installer en Afrique du Nord. Il a dix ans lorsqu’ils quittent le pays pour venir s’établir à Marseille. Puis, formé par son père au métier d’électricien, il entame à vingt ans sa vie professionnelle en travaillant sur des bateaux pour une compagnie maritime, puis entre à la SNCM. Il est encore loin de l’art, mais cette expérience restera déterminante dans la construction de sa sensibilité. C’est avec des amis, qu’il découvre d’abord l’artisanat des masques de cuir, puis il se consacre à l’argile à partir de 1991. Déterminé à matriser ce matériau, il s’inscrit dans un atelier de modelage et de dessin, et complète sa formation d’autodidacte par ses lectures. Pas à pas, Bruno Catalano s’installe dans son propre atelier, acquiert son propre four, et fait enfin de la sculpture son activité principale. Elle gagne une reconnaissance officielle quand, en 2001, la mairie du 5ème arrondissement de Marseille lui confie l’exécution d’un buste d’Yves Montand pour orner le square qui lui est dédié. Il inaugure ainsi une production d’œuvres d’art publiques qui va devenir le cœur de son travail.

Pendant tout ce temps, Bruno Catalano n’a pas cessé de vouloir parfaire ses représentations, de rechercher toujours plus de justesse et de vérité dans l’expression de ses figures. Pourtant, sa pratique prend un nouveau tour quand, en 2004, une invention formelle s’invite dans son atelier. Un simple accident de coulée de métal ouvre une brèche dans le corps de la sculpture et dans les habitudes de l’artiste. Il décide de se saisir de cet accident et fait de cette déchirure de la matière un élément central dans la production qui va suivre. Des figurines de ses débuts, il se met à réaliser des figures de plus en plus monumentales, atteignant plusieurs mètres de haut, toujours en bronze et parfois rehaussées de couleurs. Il continue aujourd’hui de faire ce métier de sculpteur dans le sens plein du terme, c’est-à-dire en prise avec la matière physique qui constitue ses œuvres autant qu’avec celle, impalpable, qui façonne l’existence des hommes.

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