Par Bénédicte Sère Publié le 25 février 2020 à 14 h 40 min
facebook sharing buttontwitter sharing buttonpinterest sharing buttonemail sharing buttonwhatsapp sharing button
En 2019, de mai à novembre, les œuvres de Bruno Catalano sur le thème du voyage s’exposaient à Venise, dans plusieurs hauts lieux de la cité (le Sina Centurion Palace, l’église San Gallo, le Théâtre Goldoni). D’origine sicilienne, né en 1960 au Maroc, Catalano s’installe à Marseille en 1970. Aujourd’hui, c’est la Galerie Ravagnan dans ses deux sites vénitiens qui détient l’exclusivité en Italie pour les œuvres de l’artiste. La galerie se situe entre le Campanile et le Café Florian, et un nouveau siège vient d’ouvrir à Dorsoduro. Les sculptures de Bruno Catalano sont en bronze, plus rarement en argile. Leur marque : une brisure en milieu de corps, avec une dissymétrie créée par l’invisibilité d’un des deux bras en conséquence de la déchirure. Littéralement et plastiquement, les corps sont traversés par le vide. Ils sont déchirés par l’espace. L’alternance se joue entre masse et absence de masse, entre plein et vide, thématique sans fin de la sculpture au XXe siècle, d’Henri Moore à Jean Arp. Chez Catalano, c’est le vide qui définit les limites de l’espace et défie les pesanteurs des masses de bronze. L’effet est saisissant. Il l’est d’autant plus que les silhouettes gagnent en dimensions imposantes. Littéralement, le paysage traverse les corps, il s’y inscrit, s’y fond.